2 chutes pour Hugo en ce début d’année 2023

2 chutes pour Hugo en ce début d’année 2023

La lucidité est notre meilleure alliée 

Nous venons de fêter le jour de l’an à Sydney. Il est temps pour nous de reprendre la route !

En ce premier jour de l’année 2023, l’idée est d’y sortir rapidement et de la manière la plus sûre. Nos quelques kilomètres dans la ville n’ont pas été des plus plaisants. 

Nous chargeons les montures dans le train et direction Brooklyn à 30 kilomètres. 

L’équipe est fatiguée, alors le programme de la journée se dessine. Aujourd’hui, seulement 10 kilomètres nous attendent pour rejoindre le campement. 

5 m’auront suffi pour perdre le contrôle de mon vélo. 

Un premier choc de ma sacoche avant contre la barrière de sécurité. Puis, un second dans le mur d’à côté, qui m’éjecte du vélo. 

Je suis sonné, c’est allé si vite. J’entends César derrière moi hurler mon prénom. Dans la chute, je prends un coup violent de la selle entre ma cuisse et mon entrejambe. 

L’équipe intervient et me prend en charge. Sur le moment, une grosse douleur, les jambes tremblantes et un hurlement de colère.

Je n’étais pas lucide et j’en ai payé les frais. 

Je m’isole et serre les dents quelques secondes. J’ai besoin de me concentrer. Heureusement, rien de cassé pour ma part. En revanche, la roue de mon vélo est complètement voilée, le casque et le guidon endommagés. 

Pas de panique, l’équipe est là pour me rassurer ! C’est notre premier accident, mais nous avons déjà traversé un pays ensemble. Les aléas ça nous connaît. 

Passage obligatoire chez le médecin le lendemain. Nous avons toqué à 6 établissements, tous étaient fermés. Nous avons tout de même pu faire réparer le vélo. La douleur persiste, mais je décide de continuer jusqu’à la prochaine ville. 

Les routes sont désertes et un déluge de pluie nous oblige à nous arrêter.

3 jours d’orage sont annoncés. Les nuits en tente en ce début d’année ne sont pas de tout repos : chaleur, moustiques, humidité, l’Australie n’est décidément pas clémente avec nous.

Mon état mental n’est pas au plus haut point. J’ai une douleur qui m’inquiète et les conditions sont rudes. 

Alors je me rappelle qu’après chaque jour pluvieux, il y a toujours des jours ensoleillés. Que je vais reprendre des forces et repartir de plus belle. 

Je crois que mes jours pluvieux ne sont pas finis. 

Le lendemain, un frein d’urgence me projette de nouveau de mon vélo, au bord de la route, sous une pluie diluvienne. 

Cette fois-ci, ce n’est plus un hurlement de colère, mais un hurlement de dépit. À peine réparé, mon vélo est de nouveau cassé. Heureusement pour moi, je m’en sors avec quelques éraflures sur le tibia. 

Le disque est accidenté. On se pose dans un chemin au bord de la route pour constater les dégâts. L’équipe prend en charge le vélo et pour ma part, je préfère m’isoler de nouveau quelques minutes. 

Entre nous, je suis démoralisé. 

Un couple d’Allemand nous vient en aide. Le vélo est remorqué jusqu’à Forster, 55 kilomètres plus loin afin d’être réparé. Beaucoup de personnes se sont arrêtées pour nous aider : 4 cyclistes au bord de la route, dépités et avec un vélo cassé, ça interpelle forcément !

C’est finalement aux urgences que les péripéties s’arrêtent pour moi. Un gros hématome sous la peau est perçu au scanner. 

Le vélo, c’est aussi ce genre d’épreuve. 

Quand l’un d’entre nous tombe, c’est toute l’équipe qui tombe. En revanche, on se relève tous ensemble. Les derniers jours nous ont démontré de nouveau que l’on pouvait compter les uns sur les autres. 

C’est 2 jours de repos qui s’annoncent à Forster pour l’équipe. La ville est magnifique, le soleil de retour. Nous avons même aperçu des dauphins.

Place aux jours ensoleillés !